Colomb aborda pour la première fois aux Amériques sur une petite île des Bahamas (San Salvador – actuellement Watling), puis s’en alla reconnaître Hispaniola (Haïti), qu’il prit pour le Japon, et enfin Cuba. Tout au long de son existence et contre vents et marées, Colomb crut avoir abordé en Asie. Pour lui, farouche disciple de Marco Polo, il y avait moyen de rejoindre l’Asie par l’Occident – ce qui est vrai si l’on excepte la présence de l’Amérique au beau milieu du trajet! – et c’est pourquoi il donna le nom d’Indes occidentales à ces nouvelle terres.

À son retour en Espagne, Colomb n’avait pas dans ses bagages l’or et les richesses promis à ses monarques, mais la description d’un monde nouveau et vierge – moyennant la mise au pas de quelques indiens pas trop dangereux – suffit à mettre le feu aux poudres. Les voyages se succédèrent et la colonisation s’implanta à grande vitesse, dans la violence et le sang des Indiens. Colomb porta rapidement la responsabilité de ces exactions, alors que la faute en revenait essentiellement aux nombreux aventuriers sans foi ni loi qui avaient en quelque sorte pris le pouvoir sur place, tandis que Colomb vaquait à ses découvertes d’îles en îles. Il faut dire qu’avant son premier départ, on avait promis monts et merveilles au Génois car la réussite de son entreprise n’apparaissait que peu probable. Une fois celle-ci avérée, il n’était bien entendu plus question de tenir les engagements pris avec lui.

Prenant finalement pied sur le continent, les Espagnols se mirent à piller à une vitesse vertigineuse les ressources de ce monde neuf et richissime. Lorsque les Indiens ne suffirent plus ils firent venir des esclaves noirs via le monopole des Portugais, qui se faisaient un plaisir d’effectuer le trajet depuis l’Afrique.

Mexique, Panamá, Colombie, Venezuela, Pérou, l’expansion des Espagnols n’avait pas de fin. Dans le même temps, les Portugais se répandaient le long de la route des Indes, rapportant en Europe les épices et les soieries d’Orient. Tandis que les royaumes ibères se remplissaient les poches, les autres nations d’Europe étaient soumises à leurs monopoles autorisés par la papauté. Les choses ne pouvaient plus durer ainsi et ce furent les Français qui réagirent les premiers.

En 1522, Cortés parvint aux Açores avec une formidable cargaison destinée à Charles Quint. Une flotte de huit bâtiments lui tomba dessus et ce fut le grand début de la période corsaire.