Les Lieux: l'océan Indien

Ayant enfin compris qu’un commerce stable était meilleur vecteur de profit que des conflits sans fin, les nations d’Europe finirent par s’entendre et se mirent d’accord pour se partager le gâteau dans les eaux caraïbes. Dès lors, tous ces parias redoutables et incontrôlables qui constituaient la flibuste ne pouvaient plus être tolérés. Devant le danger grandissant de finir pendu au bout d’une corde, certains rentrèrent dans le rang, tandis que d’autres, irréductibles, s’exilèrent dans l’océan Indien.

La toute récente Route des Indes, ouverte par Vasco de Gama, leur tendit les bras. Les riches comptoirs commerciaux installés par les Portugais n’étaient pas encore vraiment sécurisés, les marines militaires étant par trop occupées dans les Caraïbes, et les flibustiers désireux de poursuivre leur métier initièrent alors un nouveau chapitre de la piraterie dans les eaux turquoises de Madagascar.

Car cette grande île, à mi-chemin de l’Orient et de l’Europe, offrait une base arrière idéale. Pas encore colonisée, elle devint rapidement le repaire de tous les forbans de l’océan Indien, qui pillaient sans vergogne les navires faisant la navette entre Ceylan, l’Arabie et l’Europe. Installant une véritable place commerciale parallèle dans la petite île de Sainte-Marie, les pirates devinrent les partenaires obligés de la contrebande locale.

Ici aussi, pourtant, les choses eurent une fin: les nations européennes firent le ménage au début du XVIIIe siècle et les derniers pirates disparurent au profit de routes commerciales sécurisées et revenues aux mains des marines royales.