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DANIEL: flibustier anglais.

En 1681, il était membre de l'équipage du capitaine John Williams, lequel croisait sous commission du gouverneur de Saint-Domingue pour prendre sur les Espagnols. À l'été 1682, lorsque Williams fut dépouillé de son commandement par leur compagnie, Daniel lui succéda comme capitaine du ketch anglais qu'ils avaient repris sur les Espagnols quelques mois auparavant. De la Virginie où leur compagnie s'était retirée, il se rendit ainsi en Nouvelle-Angleterre, puis il retourna aux Antilles. Probablement au cap Catoche, il joignit la flotte commandée par Van Hoorn et De Graff sous les ordres desquels il participa à la prise de la Vera Cruz (mai 1683). À la suite de cette entreprise, il suivit Grammont et Jacob Hall en Floride puis aux Bahamas. Il perdit alors son petit bâtiment dans une tempête, mais ses hommes et lui furent repêchés par un bâtiment de la Virginie : une partie de son équipage rallia ensuite l'île New Providence, dans les Bahamas.

DANIEL: flibustier français.

Dans la seconde moitié de 1675, ce capitaine, portant commission du gouverneur de Saint-Domingue pour prendre sur les Espagnols, commandait une frégate de huit canons avec environ 80 hommes d'équipage. Il était associé au flibustier jamaïquain Springer, en compagnie duquel il fit deux riches prises espagnoles à la côte de Carthagène. Ensuite, les deux associés allèrent avec leur butin à Boca del Toro, à la Jamaïque puis au Petit-Goâve (Saint-Domingue), où il arrivèrent vers le tout début de 1676, après une course d'environ sept mois.

DAVIOT, François: flibustier français (mort au large de la Jamaïque, juin 1692).

Alors l'un des meilleurs capitaines corsaires de Saint-Domingue, il commanda en chef (juillet 1690) les flibustiers de cette colonie lors de la prise de Santiago de Los Caballeros sous le commandement général du gouverneur Cussy. En 1692, à la tête de deux bâtiments et d'environ 300 hommes, il fit descente à la Jamaïque et pilla le bourg de Saint Ann : ce raid coïncida avec le tremblement de terre qui dévasta Port Royal. Ce même mois, à la hauteur de Cuba, Daviot livra bataille à trois bâtiments anglais, trouvant la mort lors de l'explosion du sien.

DAVID, Edvardt: flibustier néerlandais (mort après 1700), connu en anglais sous le nom Edward DAVIS.

En 1681, il était membre de l'équipage du capitaine Yankey, puis il passa l'année suivante à l'île à Vache il passa à bord de la barque longue du capitaine Tristan dont il aida John Cook et quelques autres flibustiers anglais à se rendre maître. Quartier-maître à bord du Revenge puis du Batchelor's Delight, il devint capitaine de ce dernier vaisseau à la mort de Cook. Croisant d'abord de conserve avec le forban Eaton puis avec Swan, il commanda avec celui-ci les forces des flibustiers dans la mer du Sud (1684-1685). Après le sac de León et de Realejo, il se sépara de Swan. Ses équipages décimés par la fièvre, il dut séjourner à Amapalla. Ensuite, voyageant de conserve avec Knight, il visita les Cocos, les Galapagos et d'autres îles au large du Pérou. Ayant pillé quelques bourgs péruviens, il alla à Juan-Fernández où il rompit son association avec Knight.
Après son passage à Guayaquil, qui venait d'être prise par le capitaine Grogniet, il retourna aux Antilles via le Cap Horn. En compagnie de quelques uns de ses hommes, il s'embarqua sur un sloop des Barbades qui les conduisit en Virginie où ils arrivèrent en mai 1688. En juin suivant, Lionel Wafer, John Hingson et lui furent arrêtés par le capitaine Simon Rowe du HMS Dumbarton, et dépouillés de leur butin. Emprisonnés à Jameston pendant un an, ils furent expédiés en Angleterre pour y être jugés. Après un an passé à la prison de Newgate, ils furent graciés (1691), mais ils entrèrent ensuite en négociations secrètes avec le gouvernement français. Cependant, en 1693, Davis et ses deux acolytes retournèrent en Virginie où ils recouvrèrent une partie de leur butin confisqué, moyennant un don de 3000£ au William and Mary College. Par la suite, Davis serait devenu l'un des pirates de la mer Rouge avant de revenir en Nouvelle-Angleterre avec le capitaine Kidd. Quoiqu'il en soit, en 1702, il s'embarqua à la Jamaïque avec le corsaire Brown. Lors du pillage de Tolu, ce dernier fut tué et Davis lui succéda. Alors il se rendit aux San Blas où il persuada les Indiens du Darien de le conduire jusqu'aux mines d'or de Santa María. Cette expédition se révéla peu lucrative. Deux ans plus tard, Davis en écrivit une relation.

DEANE, John: flibustier anglais.

À la fin de 1675, il était maître à bord du Saint-David, prise espagnole armée en course sous commission française à la Jamaïque. Dans les premiers mois de l'année suivante, il reçut de Thomas Paine, commandant alors le Saint-David, l'ordre de s'embarquer sur le ketch John's Adventure réquisitionné de force par les flibustiers aux côtes du Venezuela pour porter une partie de leur butin en cacao à la Jamaïque. À leur arrivée dans cette colonie, début avril 1676, le John's Adventure fut saisi par le gouverneur Vaughan, lequel, sur la plainte du maître du ketch, fit arrêter Deane et, quelques semaines plus tard, celui-ci était condamné à mort. Cependant, en octobre, Deane fut gracié par Vaughan, parce que le procès du flibustier n'avait pas été fait dans les formes.

DE GRAAF, Laurens Cornelis Boudewijn: flibustier néerlandais (Dort, Hollande, 16?? - Cap français, 24 mai 1704), naturalisé français sous le nom de Laurens DE GRAFF.

Original et talentueux, De Graaf devint le plus grand flibustier de son époque. On dit que De Graaf est venu dans les Antilles en tant que canonnier au service de l'Armada de Barlovento, la flotte espagnole de navires rapides chargée de chasser les pirates. Quand par la suite il passe dans le camp des flibustiers, sa connaissance des Espagnols lui servira à les rouler à chaque occasion. Au sommet de sa gloire, on le décrit comme étant grand, blond, et bel homme arborant une moustache effilée à l'espagnole qui lui donnait beaucoup de prestance. Il avait toujours à bord de son navire des violons et des cuivres dont il jouait lui-même pour divertir son équipage. De toute manière, il fallait qu'un orchestre joue pour accompagner chacun de ses repas. Il se distinguait des autres flibustiers par sa courtoisie et son raffinement. Sa célébrité était si grande qu'à chaque endroit où il passait, les gens s'attroupaient de partout venant voir de leurs propres yeux ce que cette légende vivante avait de si différent des autres hommes. Surnommé «Lorenzo» par les Espagnols, il se serait marié à une Espagnole nommée Petronila de Guzman. 
Selon les historiens espagnols, son premier raid fut contre la ville de Campêche. La nuit du 31 mars 1672, les habitants de la ville sont réveillés par une gigantesque explosion. Sur une plage proche de la ville, une frégate de la guarda costa en construction venait de s'enflammer. C'était le moyen imaginé par De Graaf pour illuminer l'entrée du port de Campêche et permettre à ses navires d'y entrer rapidement, pendant que la garnison espagnole terrorisée s'enfuyait. Le lendemain, ne se doutant de rien, un navire marchand entre dans le port chargé de 120 000 pesos en argent. Les flibustiers chargés d'un butin considérable disparaissent en mer avant qu'une colonne de soldats arrive par voie de terre en provenance de Mérida. Dix ans se passent sans que le nom de De Graaf soit mêlé à d'autres coups de main. Ce qui fait douter que l'attaque de mars 1672 sur Campêche soit vraiment de lui. Plus probablement, elle a été menée par des flibustiers partis sans laisser de carte de visite! 
C'est à partir de septembre 1682 que des documents attestent plus sûrement les activités de De Graaf. Le gouverneur français de Saint-Domingue, Jacques Nepveu sieur de Pouançay, écrit que De Graaf faisait la course pour son propre compte depuis 1676 ou 1677, n'ayant jamais requis de commission de qui que ce soit et n'ayant jamais fait escale dans les ports d'aucune nation. Son ascension en tant que pirate, ajoute le gouverneur, a débuté quand avec une petite barque, il a capturé un petit navire avec lequel il en a pris un plus gros, jusqu'à commander un navire de guerre armé de 28 canons. 
Ce navire était probablement le «Tigre», pris à l'Armada de Barlovento à l'automne 1679. En 1682, la réputation de De Graaf était si grande que le gouverneur de la Jamaïque, Sir Henry Morgan devenu à cette époque chasseur de pirates, prévenait le capitaine de la frégate «HMS Norwich» de faire bien attention à Laurent De Graaf, qui commande un navire de 28 canons et de 200 hommes d'équipage. Par précaution, Morgan renforça l'équipage de la frégate de 40 soldats pris sur la garnison de Port Royal. A partir de ce moment, De Graaf participa aux plus grandes expéditions montées par les flibustiers. Autant sur terre que sur mer, ses victoires et ses raids sont trop nombreux pour les raconter ici.
Vers 1687, il rentra finalement à Saint-Domingue où l'attendait un poste de major pour le roi. Envoyé pour commander l'île à Vache par Cussy, il s'y distingua en luttant contre les forbans, mais en encourageant aussi discrètement les armements de certains flibustiers qui avaient servi sous ses ordres. À la veille de la guerre de la ligue d'Augsbourg, il tenta d'exploiter l'épave d'un riche galion espagnol perdu sur les Serenillas, mais il en fut chassé par des Anglais. Promu lieutenant du roi au Cap Français en 1691, il participa notamment à l'attaque de la Jamaïque (1694) commandée par le gouverneur Ducasse. Démis de son poste pour avoir fait piètre figure lors de l'invasion anglo-espagnole en 1695, il n'en fut pas moins fait officier de la marine royale. Il se retira sur sa plantation au Cap, servant à l'occasion de pilote au vaisseaux du roi venant aux Antilles. Il avait épousé en secondes noces Marie-Anne Dieuleveult (23 mars 1693) qui lui donna semble-t-il trois enfants. Concluons en rappelant qu'à la fin de sa vie, De Graaf s'est associé à Pierre Lemoyne d'Iberville pour fonder des villes en Louisiane, dont Biloxi et Mobile. De Graaf est mort vers 1704 dans des circonstances inconnues.

DELISLE: flibustier français (mort en mer vers 1660).

Au printemps 1659, sous la commission du gouverneur Watts, il prit et pilla Santiago de los Caballeros à la tête de 400 aventuriers de l'île de la Tortue. Dutertre affirme qu'à la suite de cette entreprise, il prit passage pour l'Europe sur un navire anglais dont le capitaine le jeta par-dessus bord pour s'emparer de ses richesses.

DEMPSTER, Edward: flibustier anglais (mort à la Jamaïque, vers 1670).

En 1667, ce capitaine jamaïquain, commandant la frégate The Relief, reçut du gouverneur Modyford une commission pour prendre sur les Espagnols. Il s'empara ensuite du vaisseau Nuestra Señora de la Concepcion y San Joseph, chargé de bois de Campêche. Il mena cette prise à Port Royal où elle lui fut adjugée par une cour de l'Amirauté le 7 septembre de la même année : la Nuestra Señora, rebaptisée The Crescent, fut ensuite achetée par le capitaine Hender Molesworth et d'autres marchands jamaïquains. À la fin de 1668, sous une autre commission du gouverneur Modyford, il commanda une petite flotte de flibustiers, comptant environ 300 hommes, avec laquelle il croisa entre La Havane et le golfe de Campêche. Il joignit ensuite, à l'île à Vache, la flotte de Henry Morgan sous les ordres duquel il participa à l'entreprise de Maracaïbo (1669).

DESMARAIS: flibustier français.

En février 1685, il prit la tête des 118 hommes de la compagnie du capitaine Michel Andresson, qui se séparèrent de celui-ci et se débarquèrent de la Mutine à l'île d'Or pour tenter leur chance en mer du Sud en passant par l'isthme de Panama, ce qu'ils firent en joignant les capitaines Rose et Le Picard et les hommes de ceux-ci. Desmarets semble avoir trouvé la mort au cours de cette expédition (1685-1688). Certaines informations contenues dans la correspondance de Cussy, le gouverneur de Saint-Domingue, pourrait permettre de l'identifier au capitaine Blot.

DEW, George: flibustier anglais.

En 1686, il succéda à Townley comme chef de l'une des bandes de flibustiers anglais de la mer du Sud. En avril 1687, il commanda, avec les capitaines Cachemarée et Le Picard, les aventuriers de la mer du Sud qui pillèrent Guayaquil. Étant retourné aux Antilles par les Honduras, il servit, lors de la guerre de la ligue d'Augsbourg, comme capitaine corsaire aux Bermudes, croisant de conserve avec le capitaine Thomas Tew en 1692. Trois ans plus tard, il vivait toujours aux Bermudes.

DIEULEVEULT, Marie-Anne: aventurière française (Normandie, 1654 - Saint-Domingue, 1710).

Il est difficile de savoir ce qui est véridique à propos d'elle. On ne sait rien de ses origines et encore moins de son enfance. On croit qu'elle débarque à l'île de la Tortue à l'époque du Gouverneur d'Ogeron qui tente de «stabiliser» la population de flibustiers en y introduisant des femmes. Évidemment, comme pour les «filles du Roy» au Québec, ces femmes ne sont pas de «fraîches et innocentes couventines». Elles ont vécu, elles ont l'esprit d'aventure et probablement laissé en Europe un passé chargé.
Marie-Anne serait devenue l'épouse Pierre Le Long, un boucanier français qui est le fondateur de Port-François à St-Domingue. Très vite, elle se fait remarquer par un caractère bien carré. Quand Marie-Anne veut quelque chose, elle l'obtient aussi sûrement que si Dieu le voulait. D'où son surnom. Après la mort de Pierre le long, elle vit seule sur l'île de la tortue jusqu'au matin où... la légende prend la relève. Parce que la suite de l'histoire de Marie-Anne Dieuleveult est semble-t-il une belle invention. Mais vrai ou faux, le récit témoigne des fantasmes qu'ont les flibustiers... ou qu'ont les chroniqueurs qui nous rapportent leurs vies! Quoi qu'il en soit, Marie-Anne vit donc seule jusqu'au matin ou on lui apprend que le célèbre Laurent de Graaf a dit des «grossièretés» à son sujet au cours d'une beuverie, la nuit précédente.
Marie-Anne se fâche. Elle va trouver de Graaf qui cuve son vin au milieu de la taverne. Elle le réveille à coups de pieds et le provoque en duel. Laurent tire son sabre avec l'intention de l'embrocher sur le champ, mais Marie-Anne le désarme d'un coup de pistolet. Après quoi, Laurent redevient gentilhomme et soutient que ses principes lui interdisent de se battre contre une femme. À quoi Marie-Anne réponds: «Si a midi vous ne m'avez pas rejoint sur la place, je reviendrai vous chercher et vous verrez comment une femme peut vous fendre le crâne». L'heure venue, Laurent de Graaf lui fait plutôt des excuses... et la demande en mariage, affirmant qu'elle lui fera une digne compagne. Proposition que Marie-Anne accepte. Elle l'aurait épousé le 23 mars 1693. Les deux années qui suivent, on la voit toujours aux côtés de Laurent de Graaf sur le pont de son navire. Ce dernier l'emmenait même en mer avec lui: une part du butin lui aurait été réservée par l'équipage qui la considérait comme une sorte de mascotte. La superstition des marins veut qu'une femme à bord porte malchance. Tout au contraire, Marie-Anne Dieuleveult se fait la réputation de porter chance.
En 1695, lors de l'invasion anglo-espagnole, elle fut capturée par les Espagnols. Emprisonnée à Santo Domingo, elle se révéla une captive difficile et ne fut libérée qu'en 1698. Plus tard, se portant à l'assaut d'un navire espagnol de fort tonnage, Laurent de Graaf est tué par un boulet. Coupé en deux sous les yeux de Marie-Anne. (Ce qui est probablement une invention se basant sur le fait que De Graaf est mort vers 1704 dans des circonstances inconnues). Aussitôt, Marie-Anne Dieuleveult prend le commandement du navire. Loin de fuir devant les espagnols supérieur en nombre, elle mène son équipage à l'abordage. Le combat est acharné et les flibustiers sont vaincus. Les hommes sont exécutés et jetés par-dessus bord, Marie-Anne, blessée d'une balle à la cuisse, est transportée à Vera Cruz puis à Carthagène, deux villes que Laurent de Graaf a pillées quelques années plus tôt.
À ce moment, la notoriété de Marie-Anne est si grande qu'on dit que Pontchartrain, secrétaire d'État à la marine de France, intercède auprès du Roi d'Espagne et obtient sa libération. C'est la dernière mention de Marie-Anne. Après, on ne sait plus ce qu'elle devient. Elle aurait donné trois enfants à De Graaf: un garçon qui mourut en bas âge et deux filles dont l'aînée, Marie-Catherine, épousa M. de Songé, et la cadette qui mena vie dissolue au Cap. Marie-Anne et ses deux filles entrèrent en possession de la succession de De Graff le 9 décembre 1705.

DUCHESNE: flibustier français.

Au début de 1681, il appareilla de la côte de Saint-Domingue, portant commission du gouverneur Pouancey pour une petite frégate de deux canons dont il était le capitaine, avec 40 hommes d'équipage. En mai de la même année, il croisait à la côte de La Havane et il pourrait avoir compté parmi les cinq capitaines anglais et français qui s'installèrent parmi les cayes de la Floride pour troubler la navigation espagnole à la fin de cette même année. Ainsi, dans les premiers mois de 1682, il aurait pu être l'un des flibustiers qui pillèrent San Marcos et La Chua, à la côte orientale de la Floride. Vers mars 1683, il pilla San Luis de Tampico, en compagnie d'autres capitaines. De retour au Petit-Goâve (Saint-Domingue), il donna en octobre 1684 à M. de Beaujeu, de l'expédition La Salle, une carte marine espagnole du golfe du Mexique. En février 1685, il sortit du Petit-Goâve au sein de la flotte de Grammont sous les ordres duquel il participa ensuite à la prise de Campêche. À la suite de cette expédition, il se sépara de lui et, en compagnie des capitaines Lagarde et Bannister, gagna la côte nord de la Jamaïque. Là, en novembre, à Porto Lucia, il entreprit de caréner son bâtiment, mais celui-ci fut saisi par les hommes du HMS Ruby. Duchesne parvint cependant à se réfugier à terre avec plusieurs des siens, puis il s'embarqua avec Bannister, sur la Golden Fleece. Il quitta apparemment ce dernier à Samana après une querelle (vers juillet 1686), qui se termina par l'incendie du navire de l'Anglais par ses passagers français. En 1689, Duchesne, qualifié de pilote de San Augustin (Floride), se trouvait à La Rochelle.

DUGLAS, Jean: flibustier français originaire du Havre.

En septembre 1662, il acheta à Lisbonne une commission du roi du Portugal pour prendre sur les Espagnols, les Barbaresques et les pirates. Avec son navire Le Saint-Jean, de quatre canons, il croisa d'abord vers les Canaries. En mars 1663, il en appareilla pour les Antilles. Au large de la Martinique, il livra combat à un navire de guerre plus puissant que lui, dont il parvint à s'échapper. Grièvement blessé, il rallia Montserrat où il coula son navire et demeura environ un an. Il passa ensuite à la Jamaïque où il fit reconnaître sa commission portugaise par le gouverneur Lyttleton, lequel l'autorisa à armer un bâtiment. Avec le concours financier du marchand français Jacques Martin, il acheta et arma, à Port Royal, la barque Le Saint-Jean, armée de deux canons, avec environ 25 hommes d'équipage. Au début d'avril 1664, il appareilla de Port Royal puis il se rendit à Bluefield's Bay (toujours à la Jamaïque) à dessein d'y capturer le Blue Dove, un navire marchand anglais croisant avec passeport néerlandais mais armé par Sir William Davidson et quelques marchands juifs résidant à Amsterdam. Début juin, Duglas y capturait le Blue Dove, avec lequel il se rendit à Point Negril où il coula sa barque. Montant dès lors sa prise, il mena celui-ci à Portsmouth (Massachusetts), où il obtint (juillet) la permission de se ravitailler et de vendre les marchandises se trouvant à bord de sa prise. Quelques jours plus, Duglas et ses hommes étaient arrêtés par les autorités coloniales et menés prisonniers à Boston. Leur procès pour piraterie traîna en longueur, et en janvier 1665, Duglas et ses hommes s'étaient enfuis. Le pirate regagna ensuite la Jamaïque, car en 1668, il comptait au nombre des capitaines servant sous les ordres de Henry Morgan lors de la prise de Puerto Belo, à l'occasion de laquelle il commanda probablement la bande de Français demeurés avec le chef anglais après la descente sur Santa María de Puerto Principe, à Cuba. Une lettre qu'il écrivit à un correspondant du Havre et dans laquelle il racontait la descente sur Puerto Belo fut interceptée par les Espagnols qui s'en servirent comme preuve des pirateries des Jamaïquains contre leurs colonies américaines.

DUMANGLE: flibustier français.

En 1670, il commandait la barque Le Diable Volant dans la flotte de l'amiral jamaïquain Morgan, sous les ordres duquel il participa à l'expédition de Panama. À la suite de cette entreprise, il pilla (fin 1671), deux bourgs à la côte nord de Cuba, en compagnie de Francis Weatherborn. Dumangle, son associé et plusieurs de leurs gens furent ensuite capturés par le colonel Beeston, commandant le HMS Assistance, conduits à Port Royal puis condamnés à être exécutés pour leurs pirateries (fin mars 1672). Cependant les autorités jamaïcaines proposèrent au gouverneur de La Havane de se charger de la sentence, ce qu'il refusa; les Anglais libérèrent alors Dumangle, ses hommes et ceux de son associé anglais par crainte, comme les Espagnols, de représailles de ses camarades de l'île de la Tortue.

DUMARC: flibustier français.

Capitaine prisonnier des Espagnols, il parvint à leur échapper. Il revint à Saint-Domingue vers la fin juin 1687, où il porta la nouvelle que le capitaine Brigaut et sa compagnie, montant une galiote espagnole prise à Campêche par Grammont (1685) avaient été massacrés par les Espagnols de San Augustin en Floride.

DUMESNIL: flibustier français.

Commandant la pinque La Trompeuse, armée de 14 canons, avec un équipage de 100 hommes, il appareilla du Petit-Goâve au début de juillet 1684 au sein d'une petite flotte commandée par Grammont qui alla croiser devant La Havane. Vers le mois de septembre, son bâtiment tenant très mal la mer, il fut obligé d'aller l'échouer sur les hauts-fonds de Santa Lucia, à la côte de Cuba. Grammont avait promis à Dumesnil et ses hommes d'aller les y chercher, mais ce furent deux autres capitaines de leur flotte, Bréha et Tocard, qui y allèrent et qui prirent à leur bord les naufragés. Dumesnil rentra à Saint-Domingue en décembre avec l'un ou l'autre de ses sauveteurs. Cussy, le gouverneur de Saint-Domingue, lui donnait, comme dans les cas de Grammont et Bernanos, le titre de «sieur», ce qui laisse supposer qu'il était gentilhomme. En 1692, un Dumesny commandait une compagnies de soldat au Cap Français. Mais il pourrait s'agir d'un autre Dumesnil, qui fut capitaine de milice dans les Petites Antilles française dans les années 1670 et 1680.

DUMOULIN ou DESMOULINS, alias Moulin: flibustier français.

En juillet 1665, ce capitaine prit la tête des quelque 400 aventuriers de la l'île de la Tortue, qui se rebellèrent contre le gouverneur Ogeron qui voulait obliger les flibustiers à comparaître devant lui pour l'adjudication de leurs prises, mais qui furent vite ramenés à la raison. En 1669, Dumoulin reçut, du même Ogeron, une commission pour faire la guerre aux Espagnols. En 1673, il commandait une petite frégate appartenant à Ogeron. À l'été de cette année-là, il captura captura deux petites frégates de Cuba, sorties en mer à dessein de le prendre et de le conduire à La Havane pour être pendu, lesquelles ils conduisit comme prise à la côte de Saint-Domingue. Au retour de cette course, il compta au nombre des capitaines qu'Ogeron recruta, en octobre de la même année, pour son entreprise de représailles contre Porto Rico. L'année suivante, il prit deux autres frégates cubaines qu'il mena aussi à Saint-Domingue. En 1678, il compta au nombre des capitaines flibustiers que le gouverneur Pouancey réunit pour se joindre à la flotte du comte d'Estrées aux Petites Antilles. À la suite du naufrage d'une partie de cette flotte à l'île d'Avés, il suivit Grammont au lac de Maracaïbo. Après le pillage des établissements espagnols de cet endroit, il rentra au Petit-Goâve au sein de la flotte de Grammont dans les derniers jours de l'année.

DUPUIS, Antoine: flibustier français originaire de Nantes.

En 1662, il commandait la pinque La Tortue, appartenant au gouverneur de l'île de la Tortue, le sieur du Rausset, et fit descente à Puerto Principe de Cuba où il captura quelques Espagnols. Il est sûrement ce capitaine français qui, au début de l'année suivante prit une commission du gouverneur de la Jamaïque pour prendre sur les Espagnols et dont le bâtiment était armé de neuf canons, avec 80 hommes d'équipage. En juin 1663, Dupuis se trouvait à l'île de la Tortue où il fut interrogé par des Anglais venus s'informer de la disparition (1653) du prince Maurice de Bavière dans la mer des Antilles. En février 1666, il montait un bateau dans la flotte de l'Olonnais, recevant ensuite de ce dernier le commandement d'une prise espagnole rebaptisée La Poudrière, dont les flibustiers s'étaient rendu maîtres en arrivant à Samana avant de se rendre au lac de Maracaïbo dont ils pillèrent les établissements espagnols. Rien n'indique cependant s'il accompagna l'Olonnais dans sa dernière entreprise (1667).

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