TAYLOR, Roger: flibustier anglais.
En 1670, il commandait un petit bâtiment de 40 tonneaux, The Gift, armé de 12 canons, avec 60 hommes d'équipage, au sein de la flotte corsaire de l'amiral jamaïquain Henry Morgan, sous les ordres duquel il participa à l'expédition de Panama. Au début de février 1661, un flibustier du même nom avait été mis aux fers pour piraterie, en compagnie de George Freebourne, Robert Martin, William Foxery et Jeremy Medlicoate, à bord du H.M.S. Convertine, mouillant à Port Royal.
TEACH, Edward: voir sous Barbe-Noire.
THURSTON, Humphrey: flibustier anglais.
En 1670, il appareilla de Port Royal sur un petit bâtiment de 30 tonneaux nommé The Port Royal, appartenant au Dr George Holmes, avec ordre d'aller dans le golfe de Campêche pour charger du bois de teinture. Contrairement à ses instructions, Thurston se fit corsaire et captura le San Tomás, un navire espagnol de 40 tonneaux chargé de soie et de vin, sur lequel, après avoir déclaré le Port Royal perdu corps et biens, il joignit la flotte de l'amiral jamaïquain Henry Morgan et participa à l'entreprise de Panama sur sa prise qu'il rebaptisa The Jamaica, navire qu'il perdit (janvier 1671) à l'embouchure de la rivière Chagres. Après la prise de Panama, Thurston refusa le pardon royal accordé aux corsaires jamaïquains puis fit ensuite la course sous commission française, ayant l'île de la Tortue comme port d'attache et (dans la seconde partie de l'année), il forma une association avec le forban Johnson, d'origine néerlandaise. En septembre 1671, son armateur, le Dr Holmes, déposa une plainte contre Morgan puisque ce dernier n'avait pas indemnisé Thurston pour la perte de son navire comme l'amiral l'avait convenu avec ses capitaines.
TOCARD, Jean: flibustier anglo-normand originaire de l'île de Guernesey.
En mai 1676, il semble avoir commandé un petit bâtiment flibustier mouillant à la côte sud de Saint-Domingue en compagnie des capitaines Le Gascon, Coxon et quelques autres qui allèrent ensuite, tous ensemble, piller la ville de Maracaïbo sous le commandement en chef du marquis de Maintenon, qu'il pourrait aussi avoir suivi l'année précédente dans ces entreprises contre les colonies espagnoles du Venezuela. En 1678, Il pourrait être ce capitaine «Grenezé» qui participa à l'entreprise de Grammont contre les établissements du lac de Maracaïbo.
En mai 1681, il commandait un brigantin de six canons au sein d'une flotte de flibustiers anglais et français réunie dans l'archipel de San Blas. À son bord se trouvait alors un gentilhomme envoyé par Pouancey, le gouverneur de Saint-Domingue, pour commander en chef ces flibustiers dans leur entreprise. Au début de juin suivant, alors que cette flotte se dispersa, il retrouva ses associés Archambaud et Wright à l'île San Andrés, puis se rendit à Boca del Toro avec le premier. Vers le milieu de l'année suivante, commandant alors un brigantin, il est signalé par le gouverneur de la Jamaïque comme étant l'un des flibustiers français s'attaquant aux navires de pêche et de commerce jamaïquains. Toujours en 1682, il fit une course décevante à la côte de Cuba avec un équipage de 70 hommes, au retour de laquelle il perdit son brigantin dans une tempête au Petit-Goâve.
Au début de l'année suivante, aux Honduras, il reçut de Laurens De Graff le commandement d'une barque longue, avec laquelle il participa à la prise de la Vera Cruz. Au retour de cette expédition, il perdit toutefois sa barque à la côte de Cuba, mais, avec ses hommes, il s'embarqua sur un bateau anglais et parvint à regagner Saint-Domingue. De là, il joignit la flotte commandée De Graff qui alla croiser à la côte de Carthagène. Après la prise des vaisseaux espagnols La Paz et El San Francisco, armés par le gouverneur de Cartagena pour prendre De Graff et ses associés, et lors du partage de ces bâtiments, Tocard reçut la Padarame, de 18 canons, que lui donna le capitaine Yankey. Sur ce bâtiment rebaptisé l'Hirondelle, il se rendit au Petit-Goâve, d'où il sortit, avec un équipage de 110 hommes, au début de juillet 1684, en compagnie de Grammont et de quelques autres pour une croisière aux côtes de Cuba. Rentré au Petit-Goâve à la fin de l'année, il en repartait dès février 1685, toujours avec Grammont, sous les ordres duquel il participa ensuite à la prise de Campêche. Dans ce port, pour une raison que l'on ne connaît pas, son vaisseau L'Hirondelle fut coulé. Tocard rentra finalement à Saint-Domingue en 1687 sur un petit vaisseau avec 40 hommes de son ancien équipage.
TOWNLEY, Francis: (mort dans le golfe de Panama, 9 septembre 1686).
Vers la fin de janvier 1685, il commandait un petit bâtiment qui mouillait à l'île d'Or, dans l'archipel de San Blas, à la côte de Panama, en compagnie de ceux des capitaines Brandy et Leigh. Avec ces derniers, et commandant tous trois environ 185 hommes, ils traversèrent en février suivant l'isthme de Panama, avec l'aide des Kunas, les Indiens du Darien, étant suivis par deux compagnies françaises sous les ordres de Cachemarée et Lescuyer. Une fois en «mer du Sud» (plus précisément dans le golde Panama), Townley et son monde se rendirent maîtres de deux barques, avec lesquelles ils vinrent renforcer la flotte de Davis, Swan et Cachemarée.
Après l'échec de celle-ci contre la flotte de Lima dans le golfe de Panama, il accompagna Davis et Swan à l'île San Juan de Coiba. Ensuite (à partir d'août 1685), croisant de conserve avec le seul Swan, il remonta vers le nord-ouest le long des côtes de l'Amérique centrale et du Mexique, se rendant jusqu'à Acapulco. S'étant séparé de Swan (janvier 1686), il croisa seul pendant deux mois et, ayant rejoint la petite flotte de Cachemarée, il participa aux descentes sur Granada et Realejo. Croisant ensuite avec Le Picard (l'associé de Cahemarée), il pilla (juin 1686) La Villa où il fit un bon butin. Mouillant au large du port de Panama (août 1686), il en intimida le gouverneur espagnol. Townley devait mourir des suites d'une blessure reçue en combattant trois navires espagnols.
TRÉBUTOR, François: flibustier français, originaire de Dieppe.
Considéré comme l'un des meilleurs pilotes des Antilles, il reçut en juillet 1669 une commission du gouverneur d'Ogeron, pour la frégate Sainte-Catherine, armé par deux marchands de l'île de la Tortue et le gouverneur lui-même. Sorti de l'île en compagnie du capitaine Le Gascon, il captura (juin 1670) un navire portugais, venant d'Afrique, ses hommes l'ayant obligé à commettre cet acte de piraterie comme il le déclara lui-même à ses victimes. Il participa ensuite, dans la flotte de Morgan, à l'expédition de Panama. À son retour de cette entreprise, il fut arrêté par M. de Villepars pour la prise du navire portugais l'année précédente. Cependant, profitant du naufrage, à la Tortue, du navire du roi Le Mazarin à bord duquel il était détenu, il s'échappa (septembre 1671). N'étant plus inquiété pour son méfait, il compta au nombre des flibustiers que M. d'Ogeron recruta, au début de 1673, pour aller faire descente à Curaçao. Après cette malheureuse expédition, il servit de pilote à M. de Baas, le gouverneur général des Antilles françaises, pour le retour à Saint-Domingue. Pour le récompenser, Baas lui donna le commandement d'une barque enlevée au flibustier néerlandais Yallahs. Ainsi remonté, Trébutor reprit la course. À la fin de 1673 ou en 1674, il fut capturé ou tué par les Espagnols lors d'une descente à la côte nord du Yucatán.
TRISTAN, Jean: flibustier français (mort à Puerto Belo, janvier 1693).
Capitaine corsaire à Saint-Domingue depuis au moins 1680, ce protestant français se trouvait en mai de l'année suivante dans l'archipel de San Blas (côte nord du Panama), méditant avec huit autres chefs flibustiers une descente sur une ville du Costa Rica. Lors de se rendez-vous, il prit à son bord une bande de flibustiers anglais revenant d'un voyage à la mer du Sud, alors qu'il allait faire la traite avec les Indiens Kunas qui avaient recueilli ceux-ci. La flotte dont il faisait partie ayant été séparée, Tristan tenta d'entrer à Boca del Toro, mais il dut prendre la fuite, pourchassé par l'Armada de Barlovento. Dans la seconde partie de 1682, mouillant à l'île à Vache en compagnie du capitaine Yankey, il recueillit à son bord John Cook et quelques autres Anglais, auxquels ses compatriotes avaient confisqué une prise que leur avait donné Yankey.
Par la suite, Tristan se rendit au Petit-Goâve où ces Anglais lui volèrent sa barque. En 1683, il s'embarqua, au Petit-Goâve, avec Van Hoorn qui lui donna le commandement de la patache de la hourque des Honduras et sur laquelle il participa à la prise de la Vera Cruz. Au retour de cette entreprise, Tristan, voyageant de conserve avec Grammont, fut détaché par celui-ci vers le Petit-Goâve, mais il perdit en chemin sa patache aux mains de la flotte espagnole, gagnant ensuite, avec ses gens et leur butin, sur des navires anglais, la Jamaïque. En 1685, s'étant remonté d'un petit navire, il joignit la flotte de Grammont, sous les ordres duquel il participa à la prise de Campêche. Mais, avant la fin de l'année, il se séparait de son général pour tenter sa chance aux côtes de Guinée. Revenu à Saint-Domingue en 1688, il préféra faire sa soumission aux Anglais de la Jamaïque. Et, peu de temps après, il fut naturalisé sujet britannique. De la Jamaïque, il commanda ensuite des petits bâtiments qui faisaient de la traite et de la contrebande avec les Espagnols et les Indiens en Amérique centrale. Ce fut ainsi, en allant trafiquer à la côte de Carthagène, qu'il fut arrêté par les Espagnols à Puerto Belo, lesquels le tuèrent avec les 14 hommes de son équipage.
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