VAN HOORN, Nicolaes: flibustier néerlandais (mort en mer, golfe du Mexique, juin 1683).
En 1681, il fut choisi pour commander une expédition visant à approvisionner en esclaves noirs la colonie française de Cayenne. Appareillant d'Angleterre sur le Saint-Nicolas à la fin de cette année-là, il commit ensuite quelques agressions à Cadiz contre les Espagnols qui lui avaient refusé de faire du commerce. De là, il passa en Afrique occidentale où il remplit ses cales de nègres, puis il alla à Cayenne où il écoula une partie de sa cargaison. Il tenta la même chose à Santo Domingo, où les Espagnols lui confisquèrent (novembre 1682) toutefois la plupart des esclaves qu'il lui restait.
À la suite de cet incident, il se rendit au Petit-Goâve où il prit de Pouancey, le gouverneur de la partie française de Saint-Domingue, une commission pour faire la police des mer et donner la chasse aux pirates. Cependant, ayant pris à son bord au Petit-Goâve 300 flibustiers dont le sieur de Grammont (qui devint son lieutenant), il rejoignit (avril 1683) aux Honduras les capitaines De Graff et Andresson, s'emparant à leur insu de la hourque espagnole et de sa patache. Enfin, en compagnie de ces deux capitaines et d'une dizaine d'autres, il attaqua et pilla la ville de la Vera Cruz. Sur la caye du Sacrifice, juste avant le partage du butin de la Vera Cruz, il eut un différend avec De Graff à propos des esclaves et il mourut des suites d'une blessure lors du duel qui l'opposa à celui-ci: il fut enterré sur la caye Loggerhead. Son lieutenant Grammont hérita alors du commandement de son vaisseau Le Saint-Nicolas.
VAUQUELIN, Moïse: flibustier français.
En 1666, il commanda un brigantin dans la flotte de l'Olonnais au sein de laquelle il participa au pillage des établissements espagnols du lac de Maracaïbo. En mai 1667, il suivit une nouvelle fois ce dernier, mais l'abandonna après la prise de la hourque des Honduras, s'embarquant sur une prise faite à Puerto Caballo. Il participa ensuite avec le Picard à la descente sur Veragua (1668). Auparavant ou après cet incident, il échoua son bâtiment sur un récif puis s'embarqua avec ses gens sur une frégate française de trente canons commandée par le chevalier du Plessis. Après la mort de celui-ci lors d'un combat contre des Espagnols aux côtes de Cuba, il lui succéda comme capitaine et captura, près de Cuba, une flûte de 400 à 500 tonneaux chargée de cacao. En menant cette prise à l'île de la Tortue où il portait aussi le corps de Du Plessis, il rencontra le 25 novembre 1668 un corsaire commandée par François Beaulieu. En 1670, il rédigea, conjointement avec le capitaine Bequel, un mémoire décrivant le Yucatán et les Honduras à la demande du comte d'Estrées.
VENT-EN-PANNE: flibustier français (mort vers 1672).
Pour mon récit du Trésor Maudit, j'emprunte ce nom à un flibustier, simple marin, qui s'est rendu célèbre par sa manie de tout perdre au jeu. Avec un si joli nom, je ne pouvais me priver de lui faire vivre une aventure... qui se terminera aussi mal que la vie du vrai Vent-en-panne.
Celui-là disait toujours qu'aussitôt sa fortune faite, il retournerait finir ses jours en France. Un première fois, il revient d'une expédition avec 500 écus. De quoi assurer sa retraite. Mais Vent-en-panne tombe justement en panne dès qu'il est question de jeu de hasard. Très vite, il perd tous ses écus. Pour se refaire, il emprunte cent pistoles à ses compagnons qu'il perd aussi. Il veut emprunter encore, mais on lui prête plus rien. Au contraire, il est réduit en servitude en guise de paiement de ses dettes.
Vent-en-panne travaille durement au service de ses compagnons jusqu'à ce qu'il ait payé toutes ses dettes. Il réussit même a amasser un nouveau magot... avec lequel il se remet à jouer. Cette fois la chance est avec lui : il gagne une fortune. Douze mille écus, dit-on. Se voyant riche, il décide enfin de rentrer chez lui. Mais pendant une escale il rencontre un riche marchand avec lequel il se remet à jouer. Sa chance persiste; il détrousse le marchand de tout son argent, puis d'une cargaison de sucre valant cent mille livres, puis du moulin à sucre lui-même.
Vent-en-panne triomphe! Insatiable, il continue de jouer. Certain que sa chance va continuer, il permet au marchand d'emprunter des pièces d'or à ses amis. A force d'insister, la chance de Vent-en-panne tourne. L'entêté flibustier perd tout ce qu'il a gagné, en plus de tout ce qu'il possédait. Il perd même ses vêtements que le marchand, beau joueur, lui rend en plus de lui payer le passage pour retourner à l'ïle de la Tortue.
Revoici donc Vent-en-panne à nouveau flibustier. Nouveaux combats, nouvelles croisières, tempêtes, privations, au bout desquels il revient avec sept mille écus. Pour la troisième fois, il est riche. Apprenant la nouvelle, le gouverneur de La Tortue, oblige Vent-en-panne à muer la moitié de sa fortune en une lettre de change qu'il ne pourra échanger contre des écus qu'une fois retourné en France. Le gouverneur veut à tout prix sauver le flibustier contre lui-même. Il le fait donc embarquer sur un navire en partance pour la France.
Pour tout autre joueur que Vent-en-panne, l'histoire s'arrêterait sur ce dénouement heureux. Mais le flibustier ne tarde pas a s'ennuyer. Il finit par acheter une caravelle avec laquelle il reprend la mer... où il attaqué par deux navires espagnols. Vent-en-panne est tué pendant l'abordage. Voilà une vie de flibustier exemplaire: il aura tenté sa chance jusqu'au bout!
Oexemelin le décrit comme un joueur invétéré, qui fut tué lorsque le navire sur lequel il repassait en France fut attaqué par une frégate flamande armé à Ostende.
VERPRÉ: flibustier français.
En 1684, il commandait un petit bâtiment corsaire dépendant de la colonie de Saint-Domingue. Il était probablement apparenté à Jean Jaham sieur de Vertpré (1610-1685), habitant de la Martinique, qui se maria deux fois et eut huit enfants.
VIGNERON: flibustier français.
En mars 1684, commandant la barque La Louise, il appareilla de la côte de Saint-Domingue au sein de la petite flotte du sieur Bernanos qui se rendit à l'île de Saint-Croix puis au golfe de Paria. Il participa alors à la prise de Santo Tomé de La Guayana, sur l'Orénoque. Au retour de cette expédition, en compagnie de Cachemarée et deux autres capitaines, il relâcha à l'île Tortuga, à la côte de Caracas. Quittant cette île au début de janvier 1685, il guetta en vint la patache de l'île Margarita avec les capitaines Andresson, De Graff, Lagarde et Rose. Mais, après une escale à Curaçao, il se sépara de ses associés pour retourner à Saint-Domingue, n'ayant alors pas assez de monde à son bord pour faire la guerre. Il reprit apparemment du service comme flibustier durant la guerre de la ligue d'Augsbourg, au moins jusqu'en 1694.
WADE: flibustier anglais.
En avril 1660, il appareilla de la Jamaïque portant commission du gouverneur D'Oyley pour prendre sur les Espagnols.
WAITLING, John: flibustier anglais (mort à Arica, 9 février 1681).
Vétéran de la flibuste, il passa à la mer du Sud en 1680 avec les capitaines Harris, Coxon, Sawkins, Sharpe et Cooke. En janvier 1681, à l'île Juan-Fernández, à l'instigation de John Cox, il fut élu commandant de la Santísima Trinidad et capitaine général des flibustiers en mer du Sud après la déposition de Sharpe. Au début du mois suivant, il commanda la descente sur Arica au cours de laquelle il fut tué et ses hommes repoussés. Les Espagnols lui tranchèrent la tête et la plantèrent au bout d'une pique pour intimider les flibustiers.
WEATHERBORN, Francis: flibustier anglais.
En 1671, dans la baie de Campêche, il prit le commandement de la barque Charity, l'ancien bâtiment du flibustier néerlandais David Martin. À la fin de la même année, avec environ 25 hommes, il participa à la prise et au pillage de deux bourgs espagnols à la côte nord de Cuba, en association du capitaine français Dumangle. Tous deux furent ensuite capturés par le colonel Beeston, commandant le H.M.S. Assistance, conduits à Port Royal puis condamnés à être exécutés pour leurs pirateries (mars 1672). Mais la sentence fut suspendue, et Weatherborn fut embarqué prisonnier sur le H.M.S. Welcome, en compagnie de Henry Morgan et envoyé en Angleterre.
WILLIAMS, John: flibustier anglais.
Commandant une petite barque longue et croisant sous commission française, John Williams rencontra, au début de 1681, au large des côtes de l'île Hispaniola, le flibustier néerlandais Yankey avec lequel il se rendit à l'archipel de San Blas. Là, à Springer's Key, vers avril de la même année, se réunirent, outre Williams et Yankey, les capitaines Coxon, Wright, Paine, Archambaud, Tristan, Rose et Tocard. Leur flotte avait pour dessein de faire descente au Costa Rica, mais elle fut dispersée au début de juin par le mauvais temps. Le capitaine Williams fut de ceux qui gagnèrent quand même le Costa Rica. Vers le mois d'août, se trouvant alors en compagnie du capitaine Paine, il fut chassé par l'Armada de Barlovento.
Par la suite, il gagna le golfe des Honduras. Au cap Catoche, vers le 4 janvier 1682, il se rendit maître d'un ketch que des Espagnols avaient pris sur des Anglais. De là, sur sa nouvelle prise, il alla à l'île Cayman, puis il croisa aux côtes de Cuba avant de se rendre en Virginie. De cette colonie anglaise, où il fit escale, Williams appareilla pour la Nouvelle-Angleterre. Il semble alors, ou même avant, que ses hommes le dépouillèrent de son commandement, au profit d'un certain Daniel qu'ils firent capitaine. Leur compagnie, au nombre de 30 ou 40 hommes, visita ainsi le Rhode Island, New York et le Connecticut, vendant un peu de leur pillage tout en pillant aussi certains petits bâtiments de la Nouvelle-Angleterre. Mais en juillet 1682, Williams et trois de ses hommes furent capturés au Connecticut et, le mois suivant, interrogé à propos de leurs pirateries par le gouverneur William Leete, à Hartford.
WILLIAMS, Maurice: flibustier anglais.
En 1659, il fut l'un des premiers (et fameux) flibustiers à fréquenter la Jamaïque, où il fit l'acquisition d'un petit bâtiment et prit une commission du gouverneur D'Oyley. Pendant cinq ans, il attaqua les vaisseaux espagnols à partir de Port Royal de la Jamaïque. À la fin de 1664, il y mena le Santo Christo de Burgos, patache de la flotte de Terre ferme, chargé de bois de campêche, d'indigo et d'argent. Il fut alors jugé pour piraterie et condamné à être pendu pour cette prise. Mais le nouveau gouverneur Thomas Modyford, ayant reçu de nouvelles instructions de Londres, lesquelles lui demandaient de se montrer moins dur avec les flibustiers, le gracia.
Ainsi, en avril 1665, sur sa prise rebaptisée The Speaker, Williams fit parti de la flotte qui appareilla de la Jamaïque sous les ordres du gouverneur adjoint Edward Morgan, qui s'empara de Saint-Eustache et Saba sur les Néerlandais. L'année suivante, demeuré aux Petites Antilles, il participa aux combats opposant Anglais et Français à l'île Saint-Christophe. Après la défaite anglaise, il fut prisonnier des Français mais retrouva sa liberté en 1667. Il joignit alors l'expédition qui partit de l'île Nevis sous les ordres du général Henry Willoughby et du commodore John Harman pour aller attaquer Cayenne, lors de la prise de laquelle il se distingua en commandant en second l'avant-garde britannique. En 1669, il fut capturé aux Petites Antilles, pour des pirateries commises avant et après la guerre, par les Français qui refusèrent de lui rendre sa liberté.
WOOLLERLY, Thomas: flibustier anglais.
À la fin mai 1687, montant un gros navire, il arriva à l'île New Providence (Bahamas) disant avoir commission de l'ancien gouverneur Lilburne et revenant probablement de la mer du Sud. Le nouveau gouverneur Bridge lui ayant refusé la permission de rester dans le port, il alla à l'île Andros où il brûla son navire. La présence de Christopher Goffe à son bord pourrait permettre de l'identifier au capitaine Handley.
WRIGHT, William: flibustier anglais.
Au début des années 1670, ce capitaine jamaïquain se joignit aux Français de la côte de Saint-Domingue où d'ailleurs il s'établit, pour prendre sur les Néerlandais et les Espagnols sous commission des gouverneurs de cette colonie. En 1675, à la tête de 150 flibustiers, il aurait ainsi pillé la ville de Segovia (Nicaragua). Il avait coutume de croiser aux côtes de Carthagène, Santa Marta, Caracas et Cumana. En 1679, en fréquentant l'archipel de San Blas, il conclut une alliance avec les Kunas, les Indiens du Darien, laquelle allait ouvrir la voie aux expéditions en mer du Sud. Avec la fin de la guerre avec les Néerlandais, il alla souvent liquider ses prises à l'île Curaçao. En 1680, il participa à la prise de La Guayra sous les ordres du sieur de Grammont. Au printemps de l'année suivante, il joignit, à la côte de Panama, une flotte de flibustiers ayant quelque dessein contre une ville du Costa Rica. Cette flotte s'étant dispersée, il s'associa avec le capitaine Yankey, en compagnie duquel il fit une croisière de plusieurs mois aux côtes de Carthagène et de Caracas. Au début de 1682, Wright rompit son association avec Yankey. Par la suite, le tiers de son équipage qui comptait 60 hommes se sépara d'avec lui pour se retirer en Virginie.
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